Les femmes couche-tard plus aventureuses…
Ce qui permet aux mâles noctambules de tournebouler l’expression se « coucher avec les poules » ! En effet, selon une étude de l’université de Chicago*, menée par le Professeur Maestripieri, il existerait un lien entre situation amoureuse et habitude de sommeil…
Un peu plus de 500 étudiants se sont aimablement prêtés à l’expérience, afin d’établir les liens entre leurs taux de testostérone et de cortisol, leurs statut amoureux et leurs cycles de sommeil. Très vite il est apparu que les couche-tard présentent des concentrations plus élevées de ces deux hormones et, qu’ils ont plus de relations sexuelles courtes durées, s’engagement moins amoureusement, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Selon le Pr Maestripieri, « Il a été suggéré que le caractère couche-tard est apparu au cours de notre évolution pour faciliter des relations sexuelles à court-terme, c’est-à-dire des interactions sexuelles se produisant en dehors de relations monogames ». Autre caractéristique des noctambules, ils seraient plus extravertis et rechercheraient plus la nouveauté (dans tous les domaines) que les couche-tôt.
Les « couche-tard » sont plus souvent célibataires…
Et plus volontiers adeptes de la relation d’un soir ! Curieux de savoir si les habitudes de sommeil influencent la vie sentimentale, l’étude a recherché s’il existe un rapport direct entre un mode de vie nocturne et la « prise de risques » dans la vie sentimentale et professionnelle des femmes, qui sont pourtant généralement considérées comme plus « sages » que les hommes. Notons aussi que ces derniers auraient 2 fois plus de relations sexuelles éphémères que les couche-tôt, ce qui représente également certains risques…
A priori, les raisons de ces comportements aventureux seraient en bonne partie biologiques car, la testostérone et le cortisol ont une influence sur le tempérament. Ainsi, le taux élevé de cortisol agissant sur la gestion du stress, les niveaux d’excitation et d’énergie, ainsi que sur les fonctions cognitives, favorise la prise de risques. Quant à la testostérone, elle réduit la réponse au stress, agit comme psychostimulant (utilisé par les sportifs dopés !) et, elle augmente la résistance à la fatigue… tout ce qu’il faut pour faire la noce !
Enfin, il a été observé chez les femmes présentant un fort taux de testostérone qu’elles sont plus enclines à la prise de risques de toutes sortes. De là, en relevant également un taux élevé de cortisol (hormone qui gère notre horloge interne et participe à la régulation du sommeil avec la mélatonine), les scientifiques ont établi le lien entre habitudes de sommeil et tendances aux comportements aventureux.
Les noctambules sont plus gourmand(e)s !
N’oublions pas que chez l’homme (et quelques autres mammifères) le comportement sexuel c’est dissocié de la reproduction pour devenir un comportement érotique motivé par l’activation des circuits de « récompenses/renforcements » du cerveau, d’où il résulte une recherche active de récompenses érotiques. Comme en plus l’être humain aime la nouveauté dans tous les domaines (alimentaire, sensoriel, etc.), il est constamment à la recherche de nouveaux plaisirs, même lorsque sa curiosité comporte des risques…
Ce caractère génétique combiné aux habitudes de sommeil (couche-tard/lève-tard) et aux taux hormonaux élevés, expliquerait que les noctambules multiplient les aventures d’un soir (ou plutôt d’une nuit !) et, s’engagent moins dans une véritable histoire d’amour au long cours. De plus l’étude note la corrélation entre virées nocturnes multiples et les fréquentes ruptures déclarées par les sondés, qui finissent plus souvent célibataires…
En conclusion le Pr Maestripieri indique qu’il serait nécessaire de compléter cette étude dans une perspective évolutive afin de déterminer si ce trait de caractère présente une signification adaptative et surtout, de l’étendre à la population non étudiante.
C’est ce qui nous permettrait de savoir si nous n’assistons pas à l’émergence d’une nouvelle génération de vielles filles et vieux garçons, professionnellement et sexuellement téméraires mais, célibataires au long cours…