Immobilier : le boom des résidences secondaires

Dans un contexte de crise du logement et de flambée des prix dans les zones tendues, un phénomène semble suivre une trajectoire opposée : le boom des résidences secondaires. Que ce soit pour y passer ses vacances, s’y ressourcer le week-end ou préparer sa retraite, l’achat d’une maison secondaire connaît un regain d’intérêt spectaculaire. Porté par l’évolution des modes de vie et des modes de travail, ce marché spécifique affiche une dynamique robuste. Mais où se concentre ce boom et qui sont les nouveaux acquéreurs ?

Les nouveaux acquéreurs : des profils variés et de plus en plus jeunes

L’image de la résidence secondaire comme chasse gardée des retraités fortunés est en train de voler en éclats. Le profil des acquéreurs se diversifie et se rajeunit.

Les télétravailleurs et les « néo-ruraux »

La généralisation du télétravail a été un puissant accélérateur. De nombreux actifs, libérés de l’obligation de présence quotidienne au bureau, ont sauté le pas. Ils cherchent un cadre de vie plus agréable et une meilleure qualité de vie pour une partie de la semaine ou de l’année. Ce sont souvent des familles qui investissent dans des maisons avec un peu de terrain, pas trop loin de leur lieu de travail principal.

Les investisseurs en location saisonnière

Le statut LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) a rendu l’investissement dans une résidence secondaire financièrement très attractif. En louant le bien une partie de l’année, les acquéreurs génèrent des revenus qui aident à rembourser le crédit et réduisent leur imposition grâce à l’amortissement du bien. Cet investissement « coup de cœur » devient ainsi un actif patrimonial rentable.

Les zones prisées : du littoral à la campagne profonde

La localisation des résidences secondaires évolue, suivant les nouvelles aspirations.

Le littoral, une valeur sûre mais saturée

Les bords de mer restent la destination de rêve. La Bretagne, la Côte Atlantique et la Méditerranée concentrent une part importante des transactions. Cependant, la pression foncière y est extrême, et les prix ont atteint des niveaux qui en excluent beaucoup.

Le « réflexe montagne »

Les stations de ski et les villages de moyenne montagne connaissent un fort engouement. L’attrait de la nature et des activités de plein air, été comme hiver, en fait des destinations prisées pour les résidences secondaires.

L’engouement pour le rural et le périurbain

C’est la grande tendance émergente. Les acheteurs cherchent désormais le calme, l’espace et la verdure dans des villages ruraux ou des bourgades éloignées des grandes agglomérations. La Maison France avec son jardin et son potager devient l’idéal pour de nombreux citadins en quête d’authenticité. Pour plus d’infos, cliquez ici.

Les atouts fiscaux qui dopent le marché

La fiscalité joue un rôle non négligeable dans ce boom.

Le régime LMNP, un moteur puissant

Comme évoqué, la location meublée non professionnelle est un argument décisif. La possibilité d’amortir le bien et de déduire les charges permet de rendre un projet cash-flow positif ou neutre, transformant un achat « plaisir » en un investissement rationnel.

La défiscalisation en neuf

Dans certaines zones, l’achat d’un logement neuf en résidence de tourisme peut ouvrir des droits à des réductions d’impôt (dispositifs type Censi-Bouvard ou résidences services), attirant les investisseurs.

Les défis et les limites du boom

Cette forte demande n’est pas sans créer certaines tensions.

L’impact sur les marchés locaux

Le boom des résidences secondaires peut avoir un effet pervers sur les marchés locaux :

  • Flambée des prix : L’afflux de capitaux extérieurs fait monter les prix de l’immobilier, rendant l’accession à la propriété difficile, voire impossible, pour les jeunes actifs et les familles locales.

  • Tension sur les services : Dans certaines communes, l’afflux saisonnier de résidents secondaires peut saturer les commerces et les services, tout en contribuant à leur fermeture en basse saison.

La problématique de la vacance

Un bien occupé seulement quelques semaines par an peut contribuer à une forme de dévitalisation des centres-bourgs en dehors des périodes estivales.

un marché porteur aux multiples visages

Le boom des résidences secondaires est une réalité multifacette. Il est porté par des aspirations légitimes à un meilleur cadre de vie, facilité par l’évolution du travail et rendu viable par des leviers fiscaux attractifs.

Ce phénomène n’est pas près de s’arrêter. Il reflète une recomposition des territoires et une nouvelle façon d’envisager son rapport à l’habitat, entre lieu de vie principal et lieu de ressourcement. Pour les acquéreurs, la clé du succès réside dans un choix de localisation judicieux, une étude fine de la rentabilité en cas de location et une vision à long terme. La résidence secondaire n’est plus un luxe, mais un projet de vie à part entière, soigneusement intégré dans une stratégie patrimoniale.

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